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et les pluseurs furent pris et penduz par les chemins ; ci x, ci xx, ci xxx, et ainsi failli celle folle assamblée[1].

Et en cest an meismes, l’en mist sus au conte de Nevers qu’il vouloit empoisonner son pere[2]. Et Ferri de Piquegni[3] envoia au pere i garçon qui li pria, tout en plourant, que il li pardonnast le meffait. « Sire, dist-il, vostre filz de Nevers me commanda que je feisse ce que frere Gautier son confesseur[4] me diroit ; et il me bailla poisons et commanda que je les vous donnasse, mais je ne l’ay pas fait. » Cil freres fu pris et mis en prison et gehinés, et il ne recognut riens. Il firent mettre aguet au conte de Nevers et fu pris et mis

  1. Le ms. fr. 10132, fol. 402 vo, ajoute : « En cel an, monseigneur Loys de Clermont fist annuncier et preschier communement el palais le roy par i cordelier et par i patriarche de Jherusalem et par l’abbé de Saint Germain des Prés, que au tiers an d’après il iroit en subside en la Sainte Terre. Et à sa commocion, monseigneur Jehan de Clermont, son frere, se croisa, et pluseurs nobles hommes qui furent de son acort. »
  2. On pourra comparer le récit de cet épisode donné par les Grandes Chroniques d’après la Continuation de G. de Nangis avec celui qu’en donnent les Anciennes Chroniques de Flandres (Rec. des Hist., t. XXII, p. 412-413. Cf. Istore et croniques de Flandre, t. I, p. 317-318) et la Chronographia regum Francorum, t. I, p. 253 à 255.
  3. Ferri de Piquigny, chevalier, seigneur d’Ailly et de Villiers-Faucon, fils de Jean de Piquigny, vidame d’Amiens, fut nommé par Philippe de Valois maître ordinaire des requêtes de son hôtel (voir la note que nous lui avons consacrée dans Journaux du trésor de Charles IV le Bel, col. 99, note 2).
  4. « Qui estoit de l’ordre des Augustins » (ms. fr. 10132, fol. 403).