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confermée et le mariage fait de la fille au roy et du filz au conte de Nevers[1].


VI.
De la muete des Pastouriaux[2].

En cest an, commença en France une muete[3] sanz nulle discrecion ; car aucuns trufeurs publierent que il estoit revelé que les pastouriaux devoient conquerre

  1. Ce fut le 22 juillet 1320 que Louis, seigneur de Crécy, fils de Louis, comte de Nevers et de Rethel, épousa Marguerite, deuxième fille de Philippe le Long. Louis de Crécy succéda, en 1322, dans le comté de Flandre, à son aïeul Robert III dit de Béthune.

    Le ms. fr. 10132 de la Bibl. nat., fol. 492 vo, ajoute :

    « Et lors le conté de Nevers et de Restest furent restaubliez au conte par telz condicions que il n’aroit juridicion ne jugement sus les nobles et religieus de la conté de Nevers, qui, pour les griés fais dudit conte avoient appelé au roy ; n’encor la cause n’estoit terminée.

    « Item, que la contesse sa femme eust sus le conté de Retest, dont elle estoit hyretiere, iiim livres. Et ce fait, fu jour assigné à faire ledit mariage, auquel le conte vint. Et combien que il proposast mout de frivoles par quoy poy falli que tout ne fu depecié ce qui fait estoit, ne pourquant le cardonnal fist tant que la chose se parfit ; et fu celebré le mariage le jour de feste sainte Marie Magdalène. »

  2. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 24 à 31, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 625 à 628. Cf. Jean de Saint-Victor, Memoriale historiarum (Ibid., t. XXI, p. 671 à 673), dont le récit offre beaucoup de ressemblances avec celui de la Continuation de G. de Nangis. Les Grandes Chroniques ont souvent abrégé la Continuation.
  3. D’après la Chronique parisienne anonyme (Mémoires de la Soc. de l’hist. de Paris, t. XI, § 47), ce mouvement serait parti de Normandie.