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Et en cest an, Robert, le roy de Sezille[1], vint requerre aide au pape, lequel li aida de x galies, lesquelles il avoit fait armer et appareillier pour le passage de la Terre Sainte ; si les bailla et delivra audit Robert, lequel roy en adjousta xiiii autres des seues et les envoia en l’aide de ceulz de Jennes qui estoient assegiez. Quant les Guibelins sorent la venue des dictes galies, si s’en alerent apertement au devant, et les pristrent et tuerent partie de ceulz qui les conduisoient, et pristrent le port de Janne et ardirent les fourbours, et donnerent moult de fors assaux à la cité de Jenne[2].

Et en ce meismes temps, Phelippe filz du conte de Valois prist avec soy Charles son frere et moult d’autres nobles du royaume de France et s’en ala en l’aide des Guelphes, à la requeste du roy Robert de Sezille son oncle de par sa mere. Si entra en Lombardie[3] et vint à la cité de Verseilles ; de laquelle cité, les Guibelins tenoient une partie et les Guelphes l’autre, lequel fu receu des Guelphes à très grant joie. Si assailli les Guibelins au plus tost bonnement que faire le pot ; mais il vit que il y faisoit pou, car il avoient entrée et issue en la cité à leur volenté. Si ot sur ce conseil et s’en issi

  1. Sur l’expédition de Robert, roi de Sicile, à Gênes et les luttes qu’il soutint dans cette ville, voir Villani, Historia universalis, dans Muratori, Rerum italicarum scriptores, t. XIII, col. 489-492.
  2. Le ms. fr. 10132, fol. 402, ajoute : « Et ainssi tant com le roy fu avec le pape, li papes fu si occupez des besoignes du roy que les besoignes du pape estoient entrelessiés. »
  3. Philippe de Valois était à Asti dès le 6 juin 1320 (Jules Viard, Philippe de Valois avant son avènement au trône, dans Bibl. Éc. des chartes, t. XCI (1930), p. 316).