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et disoient que la fille son frere le roy Loys[1] devoit heritier. Mais les autres disoient que femme ne puet heriter ou royaume de France. Pour ce ledit Phelippe fu coronné en roy[2], et à la nuit de la Thiphaine après, fu receu comme roy à Paris. Et tantost il appella ledit Robert d’Artois et li fist tenir prison longuement[3] tant que accort fu fait et qu’il quita la contesse d’Artois, et l’en li donna la contée de Biaumont en Normendie[4].


II.
Des mariages des filles au roy Phelippe de France[5].

En l’an mil CCC XVII, le nouvel roy changa le mariage qui estoit pourparlé de la fille au conte de Evreux

  1. Jeanne, fille de Louis X et de sa première femme, Marguerite de Bourgogne, était la petite-fille d’Agnès et la nièce d’Eudes IV.
  2. Philippe le Long fut couronné à Reims le 9 janvier 1317 et non le 6 (Lehugeur, op. cit., p. 83, et Chronique latine de G. de Nangis, t. I, p. 431, note 3).
  3. Robert d’Artois aurait été emprisonné par Philippe le Long au Châtelet, puis à Saint-Germain-des-Prés après le traité d’Amiens du 6 novembre 1316 (Lehugeur, op. cit., p. 72, et Chronique anonyme parisienne, dans Mémoires de la Soc. de l’hist. de Paris et de l’Île-de-France, t. XI, p. 25).
  4. Le comté de Beaumont-le-Roger avait été déjà concédé, en 1309, par Philippe le Bel à Robert d’Artois, en dédommagement de l’Artois qui était accordé à Mahaut, fille de Robert II. Philippe V ne fit alors que lui en confirmer la possession (Lehugeur, op. cit., p. 61 et 175).
  5. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 1 à 3, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 618. Cf. Jean de Saint-Victor, Memoriale historiarum (Ibid., t. XXI, p. 665-666).