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Le xliv, comment et en quel maniere Gironne fu rendue.

Le xlv, du trespassement le roy Phelippe de France.


I.
Le premier chapitre de l’istoire du roy Phelippe filz monseigneur saint Loys[1].

Nous avons du bon roy Loys, de loenge digne, exposé au miex que nous poons les fais et la grant bonté qui estoit en li si comme il parti de ce siecle ou chastel de Cartage ; si est nostre propos de exposer les faiz Phelippe son filz qui estoit digne de honneur et de loenge. Ja soit ce qu’il ne fust pas lettrez, estoit douz et debonnaires envers les prelaz de sainte Église et vers touz ceulz qui convoitent le service Nostre Seigneur. Et si comme son pere estoit en Auffrique devant la cité de Tunes, a grant ost de nobles hommes et de puissans qui grant propos avoient de bien faire, et de la loy Nostre Seigneur essaucier par les bons exemples qu’il veoient en li, avint qu’il trespassa et que le royaume vint à monseigneur Phelippe son filz à gouverner, en l’an de l’Incarnacion M CC LXX. La nouvelle ala parmi l’ost que le roy estoit mort ; si en fu moult troublé le peuple ; mais il n’en faisoit mie trop grant semblant en

  1. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ filii sanctæ memoriæ regis Ludovici, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 466-468. Dans ce premier chapitre, les Grandes Chroniques ne donnent pas une traduction littérale du récit de G. de Nangis ; elles l’abrègent souvent. Cf. Chronique de Primat traduite par Jean du Vignay, ibid., t. XXIII, p. 61, et la lettre de Pierre de Condé du 4 septembre 1270, dans L. d’Achery, Spicilegium, in-fol., t. III, p. 667.