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posées. Lors par le jugement d’aucuns barons, pers, chevaliers et barons du royaume de France pour ce ilec assamblez, Engerrant fu condampné à mourir par estre pendus. Et yce fait, le mardi ensuivant, très bien matin, du Temple en Chastellet, en une charete, ferré de ses ferreures, fu admenez, disant le peuple après : « Au gibet au gibet soit mené. »


LXXVI.
De la mort Engorran de Marigny[1].

Et après, l’endemain ; c’est assavoir le jour du mercredi en la veille de l’Ascension Nostre Seigneur, le derrenier jour du mois d’avril, ycelui Engorran de Marigni, chevalier, a grant multitude de gent à pié et à cheval de toutes pars venans et courans, et de ce moult esjoissans, et tout le plus, de Chastellet de Paris, en une charete, li disant et criant au peuple : « Bonne gent, pour Dieu priez pour moy. » Et en telle maniere fu mené au gibet de Paris, et au plus haut des autres larrons, en yce gibet fu pendu ; laquelle chose faite, en ycelle sepmaine meismes ensivant, la maudite boisteuse et le devant dit Paviot furent menez au gibet, et ylec, la dicte boisteuse, les voulz monstrez au peuple qui ylec estoit venu, en i très ardant feu fu arse, et ledit Paviot, souz son seigneur Engorran de Marigni fu pendu. Et adecertes, la dame de Marigni et sa seur la dame de Chantelou, du Louvre où elles es-

  1. Ce chapitre n’est pas traduit de la Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, cf. éd. Géraud, t. I, p. 417-418, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 613.