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France, ou moys de novembre, à Fontainebliaut ou terrouoir de Gastinois, clost son derrenier jour[1]. Lequel son corps, delez son pere le roy Phelippe et sa mere la royne d’Arragon, ou lieu que il vivant avoit esleu en l’eglise Saint Denis en France, honnorablement fu enterré. Et pour voir, son cuer en l’eglise des nonnains qu’il avoit fondée n’avoit gaires à Poissi fu porté, et ilec honnorablement enterré.

Adecertes yceli roy de France Phelippe le Biau regna xxviii ans, et fist faire à Paris par Engorran de Marigni son coadjuteur et gouverneur de son royaume un neuf palais de merveilleuse et coustable euvre, le plus très bel, si comme nous creons, que onques nul si bel ne vit. Et pour voir, ycelui roy Phelippe engendra de sa femme Jehanne royne de France et de Navarre pluseurs enfans. C’est à savoir Loys son ainsné filz roy de Navarre, qui après lui fu son successeur ou roiaume de France, Phelippe le conte de Poitiers et

    sur les derniers moments de Philippe le Bel et sur ses obsèques. Cf. éd. Géraud, t. I, p. 412 à 415, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 611-612.

  1. Philippe le Bel serait tombé malade le 4 novembre 1314 tandis qu’il chassait en forêt près de Pont-Sainte-Maxence. Ramené par eau à Poissy où il resta une dizaine de jours, il se rendit à cheval à Essonnes, puis fut porté en litière à Fontainebleau où il mourut le 29 novembre. Il fut enterré à Saint-Denis le 3 décembre et ses entrailles et son cœur furent déposés le lendemain 4 au monastère des Dominicaines de Poissy (Ch. Raudon de Mony, La mort et les funérailles de Philippe le Bel, d’après un compte-rendu à la cour de Majorque, dans Bibl. Éc. des chartes, t. LVIII (1897), p. 5-14). Cf. Léon Lacabane, Dissertations sur l’histoire de France au XIVe siècle. Mort de Philippe le Bel. Avènement de Louis Hutin (Ibid., t. III, 1841-1842, p. 1 à 16).