Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/332

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

autres pluseurs choses dont je ne fais pas mencion pour la prolixité qui y est et seroit à raconter. Si descendi sur Ferrant jadis conte de Flandres, comment il s’estoit forfait envers le roy de France qui lors estoit dit Auguste, qui conquist Normendie, et comment ycelui roy Phelippe en vint à chief ; et comment il conquist Flandres et la mist en sa puissance. Et dist lors ycelui Engerran que comment que après Ferrant, pluseurs vassaux eussent tenu la conté de Flandres, si ne la tenoient il que comme gardiens et en subjection de feauté et hommage du roy de France. Et après ce, il descendi sur Gui conte de Flandres, comment il se forfist envers le roy et comment la guerre avoit esté menée, et coustement et despens que le roy avoit fait, qui bien montoient à si grant nombre d’argent, que c’estoit merveilles du raconter ; de quoy le royaume avoit esté trop malement grevez. Et après ce, monstra comment la pais avoit esté faite du conte de Flandres Robert de Bethune et des Flamens eschevins de Flandres, par leurs seaux en lettres pendans accordée et affermée. Laquelle pais et convenances, les devant dis contes et Flamens ne vouloient obeir ne tenir, si come il avoient plevi[1] et juré, et par leurs seaux affermé. Pour laquelle chose, yceli Engerran requist pour le roy aus bourgois des communes qui ylec estoient assamblés, qu’il vouloit savoir lesquiex li feroient aide ou non à aler encontre les Flamens à ost en Flandres. Et lors, ycelui Engorran, ce dit, si fist lever son seigneur le roy de France de là où il seoit pour veoir ceulz qui li voudroient faire aide. Adonc Estienne

  1. Plevi, promis.