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Et en cest an, l’eglise de Nostre Dame de Coyns[1] que Engorran de Marigni avoit nouvellement faite edefier, et en ycelle avoit mis chanoines, si fu noblement dediée.

Et en cest an, le cardinal Nicholas[2] deffendi sus paine de escommeniement, que nulz n’usast de constitucions nouvelles en jugement ne en escolles, car de la conseience du pape n’estoient pas issues, jasoit ce que sur ce il entendoit à pourveoir. Et environ la feste de monseigneur saint Denis, ledit cardinal deffendi touz tournoiemens[3], et tant les tournoians comme les souffrans et aidans ; et meismement les princes qui en leurs terres les souffroient, il geta grant sentence contre eulz ; et avec ce sousmetoit leurs terres à entredit de l’Église. Mais après, le pape, à la requeste des filz du roy et de pluseurs autres nobles, dispensa avec eulz, pour ce que il estoient nouviaus chevaliers, que par trois jours devant karesme il peussent aus dis jeux jouer, tant seulement et non plus.

Et en ce meismes an, Guichart, l’evesque de Troies, lequel avoit esté souppeçonné d’avoir procuré la mort

  1. Notre-Dame d’Écouis, Eure, arr. des Andelys, cant. de Fleury-sur-Andelle. Ce fut au mois de janvier 1311 (n. st.) qu’Enguerrand de Marigny établit dans cette église un collège de douze chanoines, et la dédicace en fut faite le 9 septembre 1313 (Louis Régnier, L’église Notre-Dame d’Écouis, p. 6 et 9).
  2. Nicolas de Fréauville.
  3. Clément V interdit les tournois par une bulle du 14 septembre 1313 (Raynaldi, Annales ecclesiastici, t. V, p. 2 et 3). Philippe le Bel les avait aussi prohibés à plusieurs reprises en 1304, 1305, 1311, 1312 (Ord., t. I, p. 420, 421, 426*, 434, 493, 509, et Du Cange, éd. Fabre, t. X, Dissertations sur l’histoire de saint Louis ; VI : De l’origine et de l’usage des tournois, p. 23).