Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/281

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LX.
Comment le chief monseigneur saint Loys fu aporté à la ville de Paris[1].

En l’an de grâce après ensivant M CCCVI, le chief du saint roy jadis roy de France Loys, sanz les gencives et le menton, et une de ses costes, du roy de France Phelippe le Bel et de pluseurs evesques et arcevesques, de l’octroy du souverain evesque pape Climent, en biaux vaissiaux d’or aornez de pierres precieuses, furent de Saint Denis transportez à Paris ; et la coste en la mere eglise de Nostre Dame de Paris, et le chief fu mis en la chapelle du roy a grant joie et a grant feste de la gent de Paris demenée la jour d’un mardi devant la feste de la Penthecouste[2], furent honnorablement et noblement mis.

[3]Et en cest an meismes, tous les Juis, du commandement du roy Phelippe, furent du roiaume de France, environ la Magdalene[4], chaciez, deboutez et essilliez ; et tout le leur pris et mis en la main le roy.

[5]Et adecertes, en cest an, Phelippe, le secont filz du

  1. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 353. Cf. Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 593.
  2. 17 mai 1306. Voir, sur cette translation, Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. V, p. 222-223.
  3. Continuation de G. de Nangis, Ibid., p. 355, et Rec. des Hist., p. 594.
  4. « Mense augusto » dit la Continuation de G. de Nangis. Le jour de la Madeleine (22 juillet), Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 139, 716, 811, « in Augusto et Septembri » (Ibid., p. 647).
  5. Ibid., p. 356-357, et Rec. des Hist., p. 594.