Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/278

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Phelippe le Biau, espousa Marguerite[1] l’ainsnée fille au duc de Bourgoigne.

Et en cest meismes an, le roy si fist cesser et apaisier une très grant dissencion qui estoit meue entre le duc de Brebant et le conte de Lucembourc pour cause de la terre de Louvain.

Et en cest an ensement, mut une très grant dissencion à Biauvaiz[2] entre l’evesque Symon[3] et le peuple de la cité, et en telle maniere que le dit evesque n’osoit seurement entrer en la cité ; pour laquelle cause, le dit evesque fist aliances à nobles hommes, car il estoit noble homme contre ceulz de la cité, et fist tant qu’il prist aucuns bourgois par aguet ; et si ardi les forbours de la cité. Quant le roy sot ce, si manda l’une partie et l’autre et leur fist commandement qu’il se cessassent et les fist le roy punir[4], car il avoient moult excedé l’une partie contre l’autre.

En ce meismes an, fu très grant secheresce en France.

En ce meismes an, avant que le roy se partist de la cour pape Climent[5], ledit pape li ottroia le chief de

  1. Marguerite, petite-fille de saint Louis par sa mère Agnès de France, était fille de Robert II, duc de Bourgogne.
  2. Cette émeute éclata au début du mois de juin 1305 (L.-H. Labande, Histoire de Beauvais et de ses institutions communales jusqu’au commencement du XVe siècle, p. 80 à 86).
  3. L’évêque etait Simon de Clermont-Nesle qui, en 1301, fut transféré du siège de Noyon à celui de Beauvais et mourut le 22 décembre 1312.
  4. La commune de Beauvais fut condamnée par sentence du parlement le 10 avril 1306 et l’évêque le 16 juin suivant (Labande, op. cit., p. 84).
  5. Sur les négociations de Clément V avec Philippe le Bel à Lyon, voir G. Lizerand, op. cit., p. 49 à 58.