Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/258

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cheant en frenaisie, si qu’il mengoit ses mains[1], furent oys de toutes pars, par le chastel, les tonnoirres et veues les foudres non acoustumées et non apparans es contrées voisines, ycelui pape Boniface sanz devocion et profession de foy mourut[2]. Après laquelle chose, fu pape en l’eglise de Rome, le C IIIIxx et XVIII, Benedic l’onziesme[3], de la nascion de Lombardie, de l’ordre des Freres Prescheurs.


LIII.
Comment le roy visita la terre d’Aquitaine et le païs environ[4].

En cest an, quant Hue le conte de la Marche fu mort[5], Phelippe le roy de France par son don reçut la cité d’Angolesme avec la contée.

  1. La découverte du corps de Boniface VIII intact dément ce récit (cf. Raynaldi, t. IV, p. 359).
  2. Boniface VIII mourut à Rome le 11 octobre 1303. La Continuation de la Chronique latine de G. de Nangis dit seulement pour la mort de Boniface VIII : « Verum tam dolore cordis tactus intrinsecus quam corporis ægritudine detentus pauco post tempore superveniente diem clausit extremum. »
  3. Benoît XI appelé auparavant Nicolas Boccasin, neuvième général des Dominicains, fut élu à Rome le 22 octobre 1303 et sacré le dimanche 27 octobre.
  4. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 338-339. Cf. Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 589, et Mémoires de la Soc. de l’histoire de Paris et de l’Île-de-France, t. XXIII, p. 252-253.
  5. Hugues XIII de Lusignan mourut sans postérité au mois de novembre 1303. Sur la manière dont les comtés de la Marche et d’Angoulême revinrent à Philippe le Bel après sa mort, voir Auguste Longnon, La formation de l’unité française, p. 172-173.