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mens[1], seconde foiz sanz gloire et sanz honneur des Flamens s’en retourna sanz riens faire.


LII.
De la mort le pape Boniface[2].

Et en ycest an ensement, quant le pape Boniface entendi les felonnies et les crimes de lui dites ou concile des François et l’appel qui fu proposé des prelaz, en la voie soy mettant continuassent, pour aucunes lettres confectes de clameur donnast non estre fait ne assamblé concile general. Et pour ce qu’il ne li fust fait injure de moult qu’il avoit courrouciez, et meismement des cardinaulz de la Colompne qu’il avoit deposéz, si se douta et lors s’en ala à la cité d’Anaigne[3] dont traioit origenne et naissance, et souz la garde de ceulz de la cité se reçut ilec en atraiant à lui par jour

    dans un monastère entre l’Écluse et Douai, le 20 septembre 1303. La suspension d’armes était proclamée jusqu’à la Pentecôte 1304 (17 mai) (Funck-Brentano, op. cit., p. 455. Cf. Chronique artésienne, p. 73-74).

  1. Latin : « treugis hostibus datis acceptisque pariter ab eisdem ».
  2. Dans ce chapitre les Grandes Chroniques ont beaucoup amplifié le récit de la Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 337-338. Cf. Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 589. Elles ont suivi la leçon du ms. 70 de la bibliothèque de Berne. Cf. Mémoires de la Soc. de l’histoire de Paris et de l’Île-de-France, t. XXIII, p. 252.
  3. Anaigne, Anagni. Sur les événements qui se déroulèrent à Anagni après l’entrée de Nogaret dans la nuit du 6 au 7 septembre 1303 et sur la mort de Boniface VIII, voir Dupuy, op. cit., p. 21-25 ; Raynaldi, t. IV, p. 356-359 ; Boutaric, La France sous Philippe le Bel, p. 116-118.