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France, qu’il rendist ycelui evesque sanz delay, et li monstra les lettres esquelles le pape de Rome mandoit au roy de France que il vouloit qu’il sceust, tant es temporelles choses comme es spirituelles, estre sousmis en la dicion du pape de Rome ; et ensement au roy dit, si comme es lettres estoit contenu, que des eglises, des ore mais en avant, ne des provendes vacans en son royaume, jasoit ce qu’il eust la garde de eulz, les usufruiz, les profiz ou les rentes à lui ne preist ne presumast détenir, et que tout gardast aus[1] successeurs des mors. Et avec tout ce rappelloit ycelui souverain pape de Rome, toutes les faveurs, grâces et indulgences, lesquelles, pour l’aide du royaume de France, au roy avoit ottroié pour la rayson de la guerre, en deneant li que aucune collacion de provendes ou de benefices ne entreprist à lui usurper, tenir et poursuir ; laquelle chose, des ore en avant, le faisoit le pape tout ce vain et faux et tenoit et disoit, ou ce se non eulz et en yce autrement consentanz, herites les reputoit. Et lors, ycelui arcediacre devant dit, message du pape Boniface, semont touz les prelaz du royaume de France aveques aucuns abbez et maistres en theologie et de droit de canon et citoien[2], de venir à Rome es kalendes de novembre[3] prochain venant, personement eulz devant le pape comparoir.

  1. « Es » (Bibl. nat., ms. fr. 2813).
  2. Latin : « magistris in theologia ac jure canonico et civili ».
  3. Ce concile se tint à Rome aux fêtes de la Toussaint 1302, « tertio kal. novembris », soit le 30 octobre (Raynaldi, Annales ecclesiastici, t. IV, p. 327). Voir, dans Georges Digard, op. cit., col. 335-337, nos 4426 et 4427, les lettres de convocation à ce concile du 5 décembre 1301.