vie[1] le saint roy Loys, et en ycest an ensement comme le roy Phelippe le Biaux fust devant Lille, Robert noble conte d’Artois, laissa Gascoigne à nobles et loyaux hommes du royaume de France, et lors vers Saint Omer[2], sa terre propre se reçut et revint, et appella avec li son filz Phelippe[3] avec grant plenté de chevaliers nobles hommes, lequel conte Robert envay Flandres de celle part. Contre lequel, Guy conte de Flandres envoia, tant à cheval comme à pié, grant multitude de gens d’armes, et de costé la ville de Furnes[4] se combatirent contre le conte. Lors ilec, les batailles ordenées de une part et d’autre decourans, fu moult la bataille aspre et merveilleuse. Mais les Flamens, comme il fussent vic à cheval et xvim à pié, de la gent au conte d’Artois, furent touz occis. Car le gentil conte noblement se prouva, si que moult tant chevaliers comme escuiers, avec Guillaume de Juilliers[5] et
- ↑ Latin : « apud Urbem veterem ». C’est à Orvieto que le 11 août 1297, « tertio idus augusti », Boniface VIII canonisa saint Louis et non à Sienne comme l’indique P. Paris, dans son édition des Grandes Chroniques, t. V, p. 121. Dans la leçon des Chroniques de Saint-Denis, donnée par le Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 664, on a : « en la Ville vielle ». Cf. la bulle de canonisation publiée par Raynaldi, Annales ecclesiastici, t. IV, p. 244-247.
- ↑ Robert II, comte d’Artois, qui déjà le 13 juillet était à Lens, fut le 4 août à Saint-Omer (Funck-Brentano, Philippe le Bel en Flandre, p. 250, note 4).
- ↑ Philippe, fils de Robert d’Artois et de sa première femme Amicie de Courtenai, mourut le 11 septembre 1298 des blessures qu’il avait reçues au combat de Pont-à-Vendin.
- ↑ La bataille de Furnes fut livrée le 20 août 1297 (Annales Gandenses, éd. Funck-Brentano, p. 4 et Chronique artésienne, ibid., p. 15. Cf. Funck-Brentano, op. cit., p. 250-254).
- ↑ Guillaume de Juliers, petit-fils de Gui de Dampierre par