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mentres qu’il estrivoit à ses anemis et moult forment les guerroioit, Ferrant son frere s’en vint en France requerre aide, et d’ilec ala à la court de Rome pour aide et secours aussi querre ; mais d’une part et d’autre pou de profist en raporta.


XX.
Comment le conte de Bar entra en Champaigne a armes[1].

En ycest an, Henri conte de Bar qui avoit la fille au roy Edouart d’Angleterre espousée, avec grant multitude de gent armée, en la terre de la contée de Champaigne qui apartenoit par droit heritage à tenir à Jehanne[2] royne de France, comme anemi entra et occist moult d’ommes, et meismement une ville embrasa et ardi[3]. Ausquiex foulz efforcemenz reprimer et retargier fu envoié par Phelippe roy de France Gauchier de Cressi, seigneur de Chastillon[4], qui avoit en sa compaignie les Champenois, qui par force et

  1. Guillaume de Nangis, Chronique latine, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 578-579. Cf. éd. Géraud, t. I, p. 298.
  2. Jeanne, fille de Henri III, comte de Champagne, femme de Philippe le Bel.
  3. C’est l’abbaye de Beaulieu (Meuse, arr. de Bar-le-Duc, cant. de Triaucourt) qu’il dévasta (Ch. Aimond, Les relations de la France et du Verdunois, de 1270 à 1552, p. 74).
  4. Gaucher de Châtillon, comte de Crécy, créé connétable de Champagne vers 1286, fut pourvu de la dignité de connétable de France après Raoul de Clermont, tué à la bataille de Courtrai le 11 juillet 1302 et mourut en 1329 (le P. Anselme, Hist. généal., t. VI, p. 90).