INTRODUCTION
Guillaume de Nangis, qui, à la fin du xiiie siècle, était l’historiographe officiel de la couronne[1], avait à peine achevé sa Vie de saint Louis que Philippe le Hardi s’éteignait à son tour. Si, pour retracer la vie du père, il avait pu copieusement puiser dans les travaux de nombreux historiens et biographes, tels que Vincent de Beauvais, Gilon de Reims, Geoffroi de Beaulieu, Primat ; pour le fils, les sources étaient moins abondantes ; son règne fut moins agité, ses vertus furent moins éclatantes ; il n’attira pas sur lui les regards de ses contemporains avec autant de force que son prédécesseur. On peut dire de sa personne et de son règne qu’ils furent comme le crépuscule de la sainte et glorieuse existence qui venait de s’éteindre.
Au reste, de tous les auteurs que nous avons cités, seul Primat prolongea sa vie plusieurs années encore après Philippe le Hardi[2] ; les autres étaient décédés soit avant saint Louis, comme Gilon de Reims et Vincent de Beauvais, soit peu d’années après lui, comme Geoffroi de Beaulieu. Jusqu’à la découverte, par Paul Meyer, du manuscrit de Jean du Vignay, Guillaume de Nangis