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En ce meismes an, Edouart filz au roy d’Angleterre fist hommage[1] au roy de France de la duchiée d’Aquitaine et de toutes autres choses qu’il avoit ou royaume de France, et que de ce roy y tenoit et possedoit. Et puis celui Edouart s’en vint à Bourdiaux la maistre cité de Gascoigne et y tint i grant parlement[2], ou quel lieu il reçut pluseurs messages d’Espaigne, et fu souppeçonné qu’il ne chaçassent aucune trayson envers le roy Phelippe de France de son roiaume. Mais toute voies procura ycelui Edouart la delivrance du prince de Salerne[3], son cousin, qui estoit pris des Ceciliens, envers Aufour le roi d’Arragon qui tenoit ycelui en sa prison.

Et en cest an ensement, ou moy de septembre, trespassa de ce siecle l’abbé Mahi de Saint Denis en France[4], et principal conseilleur du roiaume de France. Lequel abbé Mahieu, le moustier de Saint Denis, de moult de temps commencié de merveillable et constant euvre par i pou de la moitié, une partie jusques au derrenier consomma et parfist. Et s’abbaïe, en laquelle sont moult de choses edefiées, avoit trouvée de-

  1. Latin (éd. Géraud) : « Parisius. » D’après une note publiée par Rymer, Fœdera, éd. 1816, t. I, 2e part., p. 665, Édouard Ier aurait fait hommage à Paris « in camerâ juxta palatium Regis Franciæ », le 5 juin 1286 « die mercurii in septimana Pentecostes ».
  2. « In Natale Domini », ajoute G. de Nangis.
  3. Voir dans Rymer, op. cit., p. 677 (25 juillet 1287), les conditions auxquelles Charles, prince de Salerne, fut délivré par l’intermédiaire d’Édouard Ier, roi d’Angleterre.
  4. Mathieu de Vendôme, qui, en 1258, avait succédé à Henri Mallet comme abbé de Saint-Denis, mourut à Beaune le 25 septembre (D. Félibien, Hist. de l’abbaye royale de Saint-Denys, p. 242-256).