Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bevite[1], et disoient les mariniers quant il fu pris, qu’il getoit merveilleusement horribles et espoentables cris.

En ce temps meismes, il fu si grant descort à Paris entre les nascions des Anglois et des Piquars escoliers, que l’en cuidoit bien que l’estude se deust departir du tout de Paris ; et furent mis en prison ou Chastellet de Paris pour la doubtance qu’il ne s’entre occeissent[2].

[3]Le soudan de Babiloine[4] se combati aus Tartarins ; si fu occis de sa gent jusques à lm, et le chacierent viii journées dedenz sa terre. Le soudan rassambla sa gent et tout son pooir et se combati derechief aus Tartarins, et tant se combatirent que les Tartarins furent vaincuz et perdirent de leur gent environ xxxm.

[5]En celle saison et en ce temps, commença saint Loys à faire miracles ou royaume de France.

  1. Orvieto. G. de Nangis donne une description plus complète de ce « poisson » qui sans doute était un phoque : « piscis marinus in effigie leonis…, cujus pellis pilosa, pedes breves, cauda leonina et ceterum corpus erat leoninum », et il ajoute plus loin : « quod a multis signum dicebatur fieri prænosticum futurorum ».
  2. G. de Nangis ne dit pas que les écoliers furent emprisonnés au Châtelet, mais que les Anglais contraignirent les Picards à quitter Paris. « Nam domos Picardorum Anglici confringentes tanta debacchatione in ipsos irruerunt, quod nonnullos occidentes, ceteros de civitate Parisiensi ad suas partes fugere compulerunt. » Cf. Chronique latine, éd. Géraud, t. I, p. 256. Sur ce conflit, voir aussi Du Boulay, Historia Universitatis Parisiensis, t. III, p. 456-457.
  3. Les Grandes Chroniques n’ont pas donné ici un article de G. de Nangis relatif à l’attaque de la ville de Forli par des troupes du pape Martin IV, le 30 avril 1282, et au combat livré le lendemain 1er mai devant cette ville.
  4. Sur ces luttes entre le soudan d’Égypte et les Tartares, voir Raynaldi, Annales ecclesiastici, t. III, p. 531-532.
  5. G. de Nangis ne dit pas que saint Louis commença à faire