Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que plus il ne vendroit contre lui. Quant le duc de Bretaigne se fu acordé au roy, les autres barons en furent plus humbles ne n’oserent mouvoir guerre contre le roy puis ce jour en avant ; dont il avint que le roy gouverna son reanme iv ans tous entiers, sanz avoir nulle adversité[1].


IX.
Du roy d’Arragon ; comment il conquist Maillogres[2].

En cel an meismes, messires Jaques roys d’Arragon tint son parlement en la cité de Barselongne, et manda touz les barons de son reanme et toute la chevalerie, et leur dist que la court de Ronme li avoit mandé qu’il alast en la terre d’outre mer monstrer sa prouece et sa

  1. Cette dernière phrase est empruntée à Guillaume de Nangis (Vie de saint Louis et Chronique latine).
  2. Vie de saint Louis, par Guillaume de Nangis (Ibid., t. XX, p. 318-319). Cf. Chronique latine, du même, t. I, p. 180. Pour écrire ce chapitre, l’auteur des Grandes Chroniques a puisé à une autre source que Guillaume de Nangis. Voici tout ce que ce dernier dit, dans sa Vie de saint Louis, au sujet de la conquête des îles Baléares et de la prise de Valence par Jacques Ier, roi d’Aragon : « Eodem anno, rex Arragonum cepit insulam, ubi beatus Vincentius martyrizatus fuit, et inde expulsis Sarracenis, Christiano nomini dedicavit. » Dans sa Chronique, ces opérations sont exposées presque dans les mêmes termes : « Rex Arragonum cepit insulam Majoricarum et Nicœnæ, atque Valentiam civitatem, ubi Vincentius martyrisatus fuit, et inde expulsis Sarracenis, Christiano nomini dedicavit ». Le royal ms. 16 G VI du Brit. Mus., fol. 390 vo, ne fait que traduire Guillaume de Nangis. Le récit des Grandes Chroniques, dans lequel sont confondues différentes expéditions qui eurent lieu à plusieurs années de distance, semble bien avoir été fait d’après des traditions orales.