Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jaques de Buiron[1], et l’autre a non Belesme[2]. Le pere saint Loys les[3] bailla à garder au duc de Bretaigne pour ce que il estoient fors et deffensables[4], quant il ala sus les Aubigois. Nouvelles vindrent au roy que le duc garnissoit ses fortereces et ses chastiaus, et qu’il avoit en s’aide le conte de la Marche et Thibaut de Champaigne pour aler contre lui et pour lui grever. Si se conseilla à sa mere et à ses barons ; si li fu loé qu’il alast hastivement contre le duc pour ce qu’il avoit tout premier garni ses chastiaus. Lors manda chevaliers et sergenz d’armes, et assambla grant ost, et se mistrent à voie pour aler droit à la charriere de Charcoi[5]. Avoec le jeune roy estoit i cardinal de Romme[6] qui estoit venus en France de par le pape et Phelippe,

  1. Saint Jaques de Buiron, auj. Saint-James, Manche, arr. d’Avranches, ch.-l. de cant.
  2. Bellême, Orne, arr. de Mortagne, ch.-l. de cant.
  3. Bien que dans le ms. de la bibl. Sainte-Geneviève, ainsi que dans le ms. fr. 2813 de la Bibl. nat., on ait le, il faut les, leçon du ms. fr. 17270 de la Bibl. nat., fol. 280 vo, car Pierre Mauclerc avait ces deux forteresses en garde. Cf. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis (Ibid., p. 312).
  4. Ms. fr. 2813 : « estoit fort et deffensable ».
  5. Ms. 17270 : « Chantiere de Charcoy. » Ce serait le lieu dit la Charrière, près de Curçay, Vienne, arr. de Loudun, cant. des Trois-Moutiers. Cf. L. Rédet, Dict. top. de la Vienne.
  6. Dans le texte latin des Gesta sancti Ludovici de Guillaume de Nangis on a : « Rex siquidem Romanum cardinalem sedis apostolicæ tunc legatum in Francia, comitemque Boloniæ… in suo habebat comitatu. » Il faudrait donc, au lieu de « i cardinal de Romme », « le cardinal Romain ». C’est en effet Romain Bonaventure, cardinal de Saint-Ange, puis évêque de Porto, alors légat en France, qui est désigné ici.