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tienne restablie en Aubigois, si s’en retorna vers France. Si comme il vint près d’un chastel que l’en apele Montpancier, il convint que la prophecie Mellin feust acomplie qui dist : In monte ventris morietur leo pacificus. C’est à dire : A Montpancier morra le lyon paisible et debonnaire ; car une maladie le prinst le jour qu’il vint au chastel, dont il morut. Aportez fu à Saint Denys en France et mist en sepulture delez le roy Phelippe son pere, l’an mil CC et XXVI.


II.
Comment sains Looys fu couronnez à Reins du reanme de France.

[1]El moys après que le roy Looys fu trespassez, saint Looys son premier filz qui n’avoit pas xii ans acompliz fu menez à Reins, et manda l’en l’evesque de Soissons pour l’enfant couronner, pour ce qu’il n’avoit point d’arcevesque adonques à Reins[2]. Li evesques de Soissons[3] vint à Reins a grant compaignie de prelaz et du

  1. Vie de saint Louis, par Guillaume de Nangis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, texte latin p. 312, texte français p. 313. Cf. Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. I, p. 176. L’auteur de la Vie de saint Louis, dans les Grandes Chroniques, suit en général la Vie de saint Louis de Guillaume de Nangis plutôt qu’il ne la traduit. Ainsi, pour composer ce chapitre ii, il lui emprunte seulement ce qu’elle donne de plus important sur le sacre de ce roi, tandis que le royal ms. 16 G VI du Brit. Mus. (fol. 388 vo à 391 vo) traduit dans son premier chapitre les deux premiers chapitres de la Vie de saint Louis de Guillaume de Nangis.
  2. Guillaume de Joinville, archevêque de Reims, était mort le 6 novembre 1226 et n’avait pas encore été remplacé.
  3. L’évêque de Soissons était alors Jacques de Bazoches