Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gois de la ville, li clostrent les portes, si que le roy et sa gent demorerent dehors.

Le roy se merveilla moult de ce que il avoient fait, et lors prist en son cuer force et vigueur, et fist assegier la ville tantost en iii lieux et commença ce siege la veille saint André[1] l’apostre[2]. Lors fist le roy drescier engins et trebuchiez et perrieres qui getoient espessement à la cité. Mais ceste chose valut pou, car ceulz dedenz se deffendoient forment et firent au roy et à sa gent moult de domages. Le siege dura fors et aspres jusques à la feste de l’Assompcion Nostre Dame[3] ouquel furent mors de dars[4] volans, bien près de iim des gens le roy. A ce siege mourut le conte de Saint Pol qui estoit nommez Gui[5], et fu feru de une pierre d’un mangonel ; dommage fu : preudons estoit et preux

  1. Il faut la veille de saint Barnabé l’apôtre, au lieu de saint André, comme dans le ms. fr. 2813, ou saint Barthélemi comme dans le royal ms. 16 G VI, fol. 368.
  2. Le royal ms. 16 G VI ajoute ici en note : « et fermer de murs forment ».
  3. Cette date du 16 août 1226 pour la prise d’Avignon, qui est donnée aussi par Vincent de Beauvais, Guillaume de Nangis et d’autres chroniqueurs, n’est pas adoptée par D. Vaissette qui se rallie plutôt à la date du 12 septembre (voir Hist. de Languedoc, nouv. éd., t. VII, p. 70-71, n. xxiv. Cf. Anecdotes historiques d’Étienne de Bourbon, éd ; Lecoy de la Marche, p. 267, § 318).
  4. D’après le royal ms. 16 G VI, fol. 398, et le ms. fr. 2615, fol. 217. Les mss. fr. 2813, fol. 263, et 17270, fol. 279 vo, ont mis par erreur : « dedenz ». Latin : « telorum imbribus ».
  5. Guy II, comte de Saint-Pol, second fils de Gaucher de Châtillon et d’Élisabeth de Saint-Pol, qui avait succédé à sa mère en 1219.