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et enquier souvent de leur fet et comment il se contienent en leur offices. De ceus de ton ostel enquier plus souvent que de nul autre, s’il sont trop couvoiteus ou trop bobencier ; car selonc nature, les membres sont volentiers de la maniere du chief. C’est asavoir ; quant li sires est sages et bien ordenez, tuit cil de son hostel i prennent example et en valent miex.

Travaille toi, biaus fiuz, que vilains seremenz soit ostez de ta terre, et especialment, tien en grant vilté Juis et toutes manieres de genz qui sont contre la foi. Pren toi garde que les despenz de ton hostel soient resonnables et amesurez.

En la fin, très douz fiuz, je te pri que tu faces secorre m’âme en messes et en oroisons. Je te doingn toutes les beneïçons que bon pere puet donner à fiuz ; et la beneïçon Nostre Seigneur te soit en aide et te doint grâce de fere sa volenté.


CXVI.
Comment le saint roy morut[1].

Après ce que le roy ot enseignié ses commandemenz à Phelippe son fiuz, la maladie le commença forment à grever. Si commanda que l’en li donnast les sacremenz de sainte Yglise, tant comme il estoit en bon memoire ; et à chascun vers du Sautier que l’en disoit il

  1. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 460-463. Chronique latine, t. I, p. 236-237. Cf. Joinville, chap. cxlvi. Geoffroi de Beaulieu, Vita sancti Ludovici, chap. xliv, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 23, et une lettre de Philippe III du 12 septembre 1270, dans F. Duchesne, Historiæ Francorum scriptores, t. V, p. 440.