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CVIII.
Comment le roy atendoit sa gent au port[1].

Si comme le roy atendoit sa gent au port de Chastiau Castre, les autres nez qui estoient parties du port de Marseille et d’Aigue Morte, vindrent aussi comme toutes ensamble au port où le roy estoit[2]. Lors s’assamblerent tuit ensamble les barons et se conseillierent quel part il iroient. Si fu acordé qu’il iroient tuit à Tunes, car le roy de Tunes avoit aucune foiz envoié messages au roy de France qu’il disoit que volentiers se crestienneroit ; mès qu’il eust couvenable achoision du fere pour la paour des Sarrazins. Pour ceste esperance s’acorderent tuit d’aler celle part. Quant cil de Chastiau Castre virent que le roy se voloit partir du port, il presenterent a roy xx pipes de vin, du meilleur qu’il eussent. Mais le roy refusa leur present et la presence de leur personnes, et leur fist dire qu’il feussent courtois aus malades de son ost ; que ce tenoit-il à grant don et à grant present.


CIX.
Comment l’ost se parti de Chestiau Castre[3].

Les mariniers drecierent leur voiles au vent qui leur fu assez debonnaire, et se partirent de Chestiau Castre

  1. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 446-449.
  2. Ils arrivèrent à Cagliari le vendredi 11 juillet (G. de Nangis). Cf. Lenain de Tillemont, t. V, p. 148.
  3. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 448 à 451.