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et les Grandes Chroniques ne font guère qu’allusion à ces combats et ne parlent que très brièvement de la mort de Jean Tristan, fils du roi, et de celle du légat du pape, pour donner le texte des Enseignements de saint Louis à son fils et retracer ses derniers moments. Au reste, comme nous l’avons déjà indiqué, ces deux derniers chapitres[1] sont tirés de l’ouvrage de Geoffroi de Beaulieu.

On s’étonnera peut-être qu’après le Mémoire sur les ouvrages de Guillaume de Nangis de L. Delisle[2], nous regardions encore l’œuvre de Primat comme l’une des principales sources de Guillaume de Nangis. L’illustre érudit, s’appuyant surtout sur le fait que Guillaume de Nangis ne nomme pas Primat et qu’il existe quelques divergences entre leurs récits[3], conclut que ledit Guillaume ne puisa pas directement dans la chronique de Primat, mais dans des notes qui, conservées à l’abbaye de Saint-Denis, furent mises à contribution par eux, comme par Gilon de Reims, pour la composition de leurs œuvres. Or, si nous lisons attentivement le prologue des Gesta Ludovici IX, sur lequel on s’appuie pour affirmer que Gilon de Reims et Geoffroi de Beaulieu sont ses principales sources, nous voyons qu’ils sont indiqués, non parce qu’ils furent ses sources, mais pour un autre motif. Gilon de Reims, parce qu’il mourut avant d’avoir pu achever son œuvre, et Geoffroi de Beaulieu, parce que ne s’étant occupé que de la vie privée de saint Louis et de ses vertus, il laissa de côté toutes ses opérations militaires et son action politique[4]. Dans les phrases précédentes, au contraire,

  1. Chap. CXV et CXVI.
  2. Dans les Mémoires de l’Institut, Académie des inscriptions et belles-lettres, t. XXVII, 2e  partie, p. 287-372.
  3. L. Delisle, Ibid., p. 292-294.
  4. « Dominus enim Gilo de Remis, commonachus noster, prin-