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mon[1] mist grant paine de destruire le vice de herisie en Aubigeois. Pour la prouece qui estoit en lui, le roy Henri d’Engleterre li donna sa seur en laquelle il engendra v enfanz : Henri, Symon, Richart, Gui, Amauri[2] et une fille qui fu mariée au prince de Gales[3]. Le roy manda ses barons et les prelas de son reamme et tint son parlement en la cité de Londres. Si parlerent de l’estat du reamme[4] et des coustumes du païs ; si parla i chevalier et dist que le reamme de France estoit bon et vertueus, et fort des genz d’Engleterre, pour ce qu’il y aloient demourer et lessoient leur propre païs, por ce qu’il n’i pooient monteplier, pour la coustume du païs qui est tele que le premier des enfanz a tout et li autre sont eschis et povres, et covient qu’il voisent querre leur soustenance en France et es estranges contrées, par quoi Engleterre n’est pas si plaine de gent comme sont ces estranges contrées. Mès se il partoient aussi comme il font en France, il entendroient à labourer les terres et les boscages, et le pueple se monteplieroit. « Par la pitié de Dieu », dist le roy, « je m’acort que ainsi soit il fait et que ceste mauvese coustume soit abatue. » A ce s’acorderent li pluseur des barons du païs et voudrent qu’il feust affermée par le se-

    Amicie, héritière de ce comté, femme de Simon III dit le Chauve, comte de Montfort. Il épousa Aliénor, sœur d’Henri III, roi d’Angleterre, le 7 janvier 1238 (voir sur lui Charles Bémont, Simon de Montfort, comte de Leicester, Paris, Picard, 1884).

  1. D’autres manuscrits, tels que les mss. fr. de la Bibl. nat. 2608, fol. 344, vo, 17270, fol. 308, etc., après Montfort, continuent ainsi la phrase : « lequel s’estoit mis en grant paine ».
  2. Sur la destinée des fils de Simon de Montfort, voir Ch. Bémont, op. cit., p. 243-258.
  3. Llewellyn, prince de Galles.
  4. Cf. Ch. Bémont, op. cit., p. 190-192.