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Sa vie, comme celle des autres historiens ses contemporains, nous est peu connue. Il aurait été marié avant d’être moine à Saint-Denis, vivait probablement encore en 1289 et dut écrire sa chronique avant 1297, date de la canonisation de saint Louis[1]. C’est à peu près tout ce que nous connaissons de son existence. De ses travaux, seules les Grandes Chroniques et la partie de sa chronique des règnes de saint Louis et de Philippe le Hardi, que Jean du Vignay traduisit comme étant la continuation du Speculum historiale de Vincent de Beauvais[2], sont parvenues jusqu’à nous.

Si nous rapprochons les chapitres des Gesta Ludovici IX de Guillaume de Nangis, depuis l’année 1260 environ jusqu’à l’année 1270, de l’œuvre de Primat, nous nous rendons compte que Guillaume de Nangis l’a suivi et lui a emprunté tout le fond de son récit. Ainsi, dans les Grandes Chroniques qui le traduisent, les chapitres lxxv, lxxxiv (en dehors de ce qui fut ajouté par le manuscrit français 2813 de la Bibl. nat.), lxxxix à xciv, xcvi à cxiii, reproduisent, généralement en les abrégeant, quelquefois en y ajoutant un petit épisode, comme celui de Raoul Daucoi[3], les chapitres viii à x et xiii à xxxii de la chronique de Primat[4]. Il semble qu’après le chapitre xxxii Guillaume de Nangis ait eu hâte de nous faire connaître les Enseignements que saint Louis donna à son fils et les derniers moments du saint roi. En effet, tandis que, dans les chapitres xxxiii à xxxviii, Primat s’étend sur les combats soutenus par les croisés contre les Sarrasins et sur les ravages causés dans leurs rangs par la maladie, Guillaume de Nangis

  1. Recueil des hist. des Gaules et de la France, t. XXIII, p. 4 et 5.
  2. Ibid., t. XXIII, chap. xliv, p. 63, et chap. lxxix, p. 105-106.
  3. Chap. c, p. 257.
  4. Cf. Recueil des hist. des Gaules et de la France, t. XXIII, p. 15 à 49.