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Pour le début du règne de saint Louis, jusqu’à l’année 1250, Guillaume de Nangis a souvent suivi le plan du Speculum historiale. On se rendra compte, en examinant les chapitres iii à vi, viii, xviii, xxiii à xxv, xxviii à xxxii, xxxv à xxxvii des Grandes Chroniques, qui, généralement, sont traduits de Guillaume de Nangis, que ce dernier, tout en suivant dans son récit Vincent de Beauvais, l’a complété et développé[1]. Quant aux chapitres xl à lx, presque tous relatifs à l’expédition de saint Louis en Égypte, ils ne sont guère que la traduction, avec parfois quelques adjonctions, des chapitres liii et lxxxix à cii du livre XXXI du Speculum historiale[2].

Si Vincent de Beauvais, que Guillaume de Nangis n’a pas nommé, est sa source principale pour la première croisade de saint Louis, on peut dire que Primat, également passé sous silence, est le chroniqueur dans lequel il puisa le récit de la plupart des événements qui illustrèrent la fin de ce règne. Jusqu’à la découverte que M. Paul Meyer fit à Londres[3] de la traduction de la chronique latine de Primat par Jean du Vignay, Primat n’était considéré que comme un simple copiste, tout au plus comme le traducteur des chroniques latines à l’aide desquelles fut composé le roman intitulé Les Grandes Chroniques. Le manuscrit révélé par Paul Meyer nous montre que Primat fut un des principaux chroniqueurs du xiiie siècle, celui dans lequel Guillaume de Nangis a peut-être puisé la majeure partie des renseignements qu’il nous donne sur saint Louis[4].

  1. Cf. Speculum historiale, liv. XXX, chap. cxxx, cxxxvii, cxxxviii, cxlvi à cxlix, et liv. XXXI, chap. i.
  2. T. IV, p. 1303 et 1315 à 1322
  3. Archives des missions scientifiques et littéraires, 2e série, t. II, p. 528 à 530, et t. III, p. 262 à 276 et 319 à 325. Cf. Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XXIII, p. 1 à 106.
  4. Recueil des hist. des Gaules et de la France, t. XXIII, p. 2