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Le roy amoit toute gent qui entendoient à Dieu servir et qui portoient habit de religion. Il fist grâce aus freres Nostre Dame du Carme[1], et leur fist fere une meison seur Saine et acheta la place d’entour pour eus eslargir, et leur donna revestemenz et galice[2] et toutes choses qui sont couvenables à Dieu servir et à fere son office. Après[3], il acheta la granche à i bourgois de Paris et toutes les apartenances, et leur en fist fere i moustier dehors la porte de Montmartre. Les freres des Sacs[4] furent hebergié en une place, seur Saine, par devers Saint Germain des Prez, qu’il leur donna ; mès poi i demourerent, quar il furent quassé et abatu. Après qu’il furent abatu, les freres de Saint Augustin vindrent demourer en icelle place pour ce qu’il estoient trop estroitement hebergié. Une autre maniere de freres vindrent au roy, qui disoient qu’il estoient

  1. Saint Louis, qui, à son retour de terre sainte, en 1254, amena avec lui les Carmes, les établit à Paris au Champ-au-Plâtre, où plus tard furent les Célestins (Jaillot, op. cit., t. III : Quartier Saint-Paul, p. 4 et 25, et t. IV : Quartier Saint-Benoît, p. 25).
  2. Galice, calices. Cf. Joinville, § 727.
  3. Un membre de phrase omis dénature le sens de ce passage. Il faut, d’après Joinville, § 727 : « Après, il pourveut les freres de Saint-Augustin et leur acheta la granche, etc… » Ils auraient été établis dans l’ancienne rue des Vieux-Augustins (Lenain de Tillemont, t. V, p. 303 ; Jaillot, op. cit., t. V : Quartier Saint-André-des-Arcs, p. 27).
  4. Au mois de novembre 1261, saint Louis donna aux Frères des Sacs ou Sachets une maison située sur la paroisse Saint-André-des-Arts. Supprimés par le concile de Lyon, en 1274, leur maison fut donnée en avril 1293 par Philippe le Bel aux Augustins (Jaillot, op. cit., t. V : Quartier Saint-André-des-Arcs, p. 31 et 32).