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majeure partie de la Vita et sancta conversatio piæ memoriæ Ludovici regis du confesseur du roi.

Geoffroi de Beaulieu, qui, pendant plus de vingt ans, fut le confesseur et le conseiller intime de saint Louis, était un Frère Prêcheur du couvent de Chartres. Son nom, d’après le P. Nicolas Lefebvre, dominicain de Chartres, était inscrit au nécrologe de cette abbaye à la date du 9 janvier[1]. Pour remplir ses fonctions, il accompagna le roi dans ses croisades, partagea sa captivité quand il fut pris à Mansourah, ne le quitta pas lorsqu’il passa en Syrie et était à ses côtés à l’annonce de la mort de Blanche de Castille ; à Tunis, il lui administra les derniers sacrements, puis assista à ses obsèques à Saint-Denis. On peut donc ainsi se rendre compte que, pendant la dernière moitié de la vie de saint Louis, vivant près de lui, il fut son confident dans toutes ses préoccupations. Aussi son témoignage est-il des plus précieux et ne doit-on pas être surpris que, le 4 mars 1272[2], Grégoire X lui ait demandé d’écrire la vie de son pénitent. Il dut accéder sans retard au désir du pape, car, à sa mort survenue en 1274 ou 1275, avant celle de Grégoire X (10 janvier 1276), son œuvre était terminée.

La Vita et sancta conversatio piæ memoriæ Ludovici regis de Geoffroi de Beaulieu est avant tout un travail d’hagiographie. Ce qu’il chercher à faire ressortir, ce sont les qualités d’homme privé et de chrétien du roi. S’il s’étend sur sa piété, sur ses austérités et ses œuvres de charité, il passe, au contraire, sous silence tout ce qui

    und Primat, p. 484) pense que l’œuvre de Gilon s’arrêtait à l’année 1248.

  1. Recueil des hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. xxviii. — Guillaume de Chartres, qui, après Geoffroi de Beaulieu, nous laissa une vie de saint Louis, entra aussi dans l’ordre de saint Dominique. Il appelle Geoffroi : « notre père » ; ce qui semblerait indiquer qu’il aurait été son supérieur, peut-être à Chartres.
  2. Jean Guiraud, Registres de Grégoire X, p. 136, no 349.