Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/217

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la dite contesse en parlement, par devant le roy, qu’il estoient bastars et qu’il ne devoient pas estre hoir de sa terre, pour ce que leur pere estoit souz diacre avant qu’il espousast la contesse. Mès les enfanz prouverent tout le contrère et se deffendirent du cas, bien et avenamment[1].


LXXI.
De pluseurs incidences[2].

Une autre aventure avint en ce temps et en celle année, que Branquelan[3] de Boulongne la Crasse qui estoit senateur de Romme fu assis de nobles hommes de la cité el capotoile. Quant il se vit si souspris il se rendi au pueple, sauve sa vie, et cil le mistrent en garde en une forterece que l’en apelle les vii soleus[4]. Quant il l’orent une piece tenu, si le rendirent aus granz segneurs de Romme. Quant il le tindrent, si le traitierent vilainement et le mistrent en prison en i chastel qui a non Passe avant[5], et l’eussent mis à mort ; mès cil de Boulongne avoient bons ostages des Romainz et bons

  1. Voir, sur l’accord ramené par saint Louis entre Marguerite et ses enfants, Lenain de Tillemont, t. IV, p. 20-27.
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Recueil des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 390-395 ; Chronique latine, t. I, p. 216-217.
  3. Sur Brancaleone degli Andalo et son action à Rome, voir G. Rovere, Brancaleone degli Andalo senatore di Roma. Udine, 1895. in-8o, et A. de Boüard, Le régime politique et les institutions de Rome au moyen âge (1252-1347), p. 17-23.
  4. VII soleus. Latin : « septem soles », les sept soleils, lieu de la ville de Rome.
  5. Selon Gregorovius (Geschichte der Stadt Rom im Mittelalter, 2e éd., t. V, p. 310, note 2), ce serait Passarano.