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à la volenté au roy de France. Le roi reçut les messages mout honorablement et entendi par eus qu’il avoit grant descort entre le roy d’Armenie leur mestre et le duc d’Antioche, et avoit ce descort duré longuement et requeroit le roy d’Armenie qu’il li pleust qu’il mandast au duc d’Antioche qu’il se vousist acorder à faire pais ; et de tout le contens qui estoit entr’eus, le roi d’Ermenie se metoit sus le roy de France et qu’il en vosist ordener tout à sa volenté. Quant le roy ot entendu les messages, il manda au duc d’Antioche que ce n’estoit pas honneste chose de avoir descort entre les princes crestiens qui devroient estre d’une meismes volenté. « Por laquel chose nous vous prions que vous souffrez de mener guerre contre le roy d’Ermenie qui est de nostre foi et de nostre creance. Et s’il a vostre terre domagiée ou fait autre outrage, il vous sera restoré par nous et par nostre conseil. » A la pais s’acorda le duc d’Antioche sus tele condition que le bon roi de France li presteroit v cens[1] arbalestiers pour garder sa terre et deffendre contre ceus de Turquie qui par maintes foiz l’avoient assailli et grevé.


XLIX.
Comment descort mut entre le visconte et les mariniers[2].

Si tost comme les messages au roy d’Armenie furent

  1. Eudes de Châteauroux : « sexcentos balistarios ».
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 368-369 ; Vincent de Beauvais, Speculum historiale, liv. XXXI, chap. xcvi. Cf. d’Achery, Spicilège, t. VII, p. 213-214.