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XLIII.
Des messages de Tharse[1] qui vindrent parler au roy[2].

Entour la feste de Nouel que le roy demouroit en la cité de Nicocie[3], vindrent à lui les messages de par i baron de Tharse qui avoit non Eschartai[4] et aporterent lettres de par leur mestre, en la presence frere Andrieu de Loncjumel[5] qui congnut i des messages qui avoit à non David, car il l’avoit veu en l’ostel au roy de Tharse el temps qu’il fu envoié en message de par le pape Innocent. Le roy reçut les lettres qui estoient escriptes en arrabic et en langue de Persse ; si les fist contreescrire et metre en latin par la main frere An-

  1. Sous le nom de Tharse, on désigne la Tartarie ; on a dans le latin : De nunciis Tartarorum.
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 358-361, et Vincent de Beauvais, Speculum historiale, liv. XXXI, chap. xc. Cf. Joinville, §§ 133, 134 et 471. Pour ce chapitre et les chapitres suivants jusqu’au chapitre l exclusivement, voir la lettre écrite de Chypre, le 31 mars 1249, par Eudes de Châteauroux à Innocent IV. G. de Nangis l’a reproduite en grande partie dans sa chronique. Elle est publiée par d’Achery, Spicilège, t. VII, p. 213-224.
  3. Nicosie ou Lefkosia, ch.-l. de l’île de Chypre.
  4. Latin : « missi quidam nuncii a quodam magno viro Ercalthay nomine de gente Tartarorum ». Suivant A. de Rémusat, op. cit., p. 437, Ercalthay serait Ilchi-Khataï, commandant mongol de la Perse et de l’Arménie. Ses envoyés auraient débarqué en l’île de Chypre le 19 décembre 1248, soit le samedi avant Noël, et auraient présenté leurs lettres au roi le lendemain (Ibid., p. 439). Sur le caractère de cette ambassade, voir p. 440-445.
  5. Sur André de Longjumeau, frère prêcheur, mort après 1253, voir Histoire littéraire de la France, t. XVIII, p. 447.