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leun. Là furent assamblé touz les plus nobles homes du royamme. Le conte de Savoie[1] i vint a grant compaignie pour ce qu’il estoit oncle à la royne de France. Quant il furent tuit assamblé, le roy fist venir damoiselle Bietriz[2] et la donna en la presence des barons à Karle son frere ; et le fist chevalier, et adouba maint autre chevalier pour l’amour de lui, et si li donna la contrée d’Angou et toute la terre du Meine[3].


XL.
Du miracle qui avint en Turquie[4].

Celle année[5], avint que les Turs de Turquie et ceus d’Armenie firent pais outreement aus Tartarins qui mout les avoient grevez, sus tele condition qu’il promistrent à rendre chascun an une grant somme de besanz d’or, et pailes et draz de soie pour raison de

  1. Amédée III, qui succéda, le 20 janvier 1233, à son père Thomas Ier et mourut le 24 juin 1253. Une de ses sœurs, Béatrix, avait épousé Raymond-Bérenger IV, comte de Provence, père de la reine Marguerite.
  2. Béatrix de Provence, fille et héritière de Raymond-Bérenger IV et ainsi sœur de la reine Marguerite. Le mariage de Béatrix et de Charles, frère de saint Louis, aurait été célébré le 31 janvier 1246 (cf. Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. III, p. 106, et É. Berger, op. cit., p. cxvi).
  3. Les comtés d’Anjou et du Maine furent donnés à Charles par lettres de saint Louis datées d’Orléans au mois d’août 1246 (d’Achery, Spicilège, t. XI, p. 372).
  4. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 354-355 ; Chronique latine, t. I, p. 200 et 201 ; Vincent de Beauvais, Speculum historiale, liv. XXXI, chap. liii.
  5. 1247, d’après G. de Nangis.