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cheeurs[1] et li manda par letres avoeques, que il se vossist souffrir de ocirre le pueple crestien. Les freres qui là furent envoié mistrent en escript la maniere et la contenance des Tartarins.


XXXVIII.

Comment le roy ala visiter le pape à Cluigni[2].

Le roy de France ot grant desirrier de veoir le pape Innocent. Si assambla grant chevalerie et ala à Cluigni où le pape estoit ; et furent avoec lui ses iii freres et madame Blanche sa mere. Le roy ala noblement et a grant compagnie pour aucunes doutes de ses anemis ; sa gent estoient en armes, ordenez par connestablies, aussi comme se ce feust i ost. Devant le roy aloient c sergenz bien armez, les arbalestes tendues. Après ceus, aloient autres c, les haubers vestuz et les ventailles fermées. Après ces cc, venoient iic armez de toutes armes. Le roy venoit après, avironnez de grant compaignie de chevaliers armez. Le roy entra en l’ab-

  1. Les Frères Prêcheurs étaient frère Ascelin et frère Simon de Saint-Quentin. La relation de Jean du Plan-Carpin a été donnée par Vincent de Beauvais, Speculum historiale, liv. XXXI. Cf. Bergeron, Voyages faits principalement en Asie dans les XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles. La Haye, 1735, in-4o, et Abel de Rémusat, Mémoires sur les relations politiques des princes chrétiens et particulièrement des rois de France avec les empereurs mongols, dans Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. VI, p. 419 et suiv.
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 352-355 ; Chronique latine, t. I, p. 200. Cf. Élie Berger, Saint Louis et Innocent IV, chap. v : L’entrevue de Cluny et le mariage de Charles d’Anjou.