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i flum de ventre dont il morut. Enterrez fu ou moustier des Apostres honorablement.


XXIV.
Comment l’empereor de Romme fu esconmenié[1].

Li emperere Federic devint en ce temps contraires à l’eglise de Romme et commença à defouler le clergié et leur fist soffrir assez de persecutions. Tant dura cel estrif longuement, et tant ala à la besongne avant que le pape Gringoire ne le pot plus souffrir ; si l’esconmenia[2] et envoia i moine blanc cardinal en France[3], qui le condampna et dessevra de toute la conmunauté de sainte Yglise. Onques pour ce l’empereour n’en vint à amendement. Quant le legat vit que l’empereor perseveroit en sa malice et qu’il prisoit poi son escommeniement, si assambla grant plenté d’arcevesques et de evesques et d’autres prelaz en la cité de Miaus[4] por avoir conseil sus tele besongne. Quant il ot oï leur con-

  1. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 330-333 ; Chronique latine, t. I, p. 192. Sur le conflit de Frédéric II avec la papauté, voir Mathieu de Paris, Chronica majora, éd. Luard, t. III, p. 532 et suiv.
  2. Grégoire IX excommunia Frédéric II le 20 mars 1239 (Mathieu de Paris, op. cit., t. III, p. 533. Cf. Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. II, p. 346-351).
  3. Guillaume de Nangis donne le nom de ce légat. C’est Jacques Pecorari de Plaisance, qui fut évêque de Palestrina ou Préneste de 1231 à sa mort (21 juin 1244).
  4. Ce concile de Meaux se tint en 1240 (Labbe et Cossart, Sacrosancta Concilia, t. XI, 1re partie, col. 571. Cf. Raynaldi, Annales ecclesiastici, t. II, p. 244, n. 1). Lenain de Tillemont, op. cit., t. II, p. 396, le place au début de 1241.