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à jour nonmé[1]. Le roy l’otroia et promist qu’il iroit certainement. Quant la feste fu passée, le roy donna congié à sa baronnie et retint avoec lui iim chevaliers preus et ardiz et autres bonnes genz, sergenz et escuiers dont il avoit assez en sa compaignie. Tant chevaucha qu’il vint à Valcouleur au terme qui mis estoit. Quant l’empereour sot que le roy venoit atout grant gent, si li manda qu’il estoit malades et qu’il ne pooit chevauchier. Toute s’entencion estoit que le roy venist a po de gent et qu’il le poist prendre et mettre en sa prison.


XXI.
Comment la sainte couronne d’espines et grant partie de la sainte croiz et le fer de la lance vindrent en France[2].

Le roy vit que Dieu li avoit donné pais en son reanme par l’espace de iv anz ou de plus, et le lessierent ses anemis en repos. Si n’oublia pas les biens et les honneurs que Nostre Sires li fist, quar il fist et pourchaça tant vers l’empereor de Constantinoble[3],

  1. À la fête de la Saint-Jean-Baptiste, le 24 juin 1237 (Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. II, p. 302-303).
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Recueil des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 326 à 329 ; Chronique latine, t. I, p. 190-191. Cf. Geoffroi de Beaulieu, Vita et sancta conversatio piæ memoriæ Ludovici quondam regis Francorum, chap. xxiv.
  3. L’empereur de Constantinople était alors Baudouin II de Courtenai, fils de Pierre de Courtenai et d’Yolande, comtesse de Namur.