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sa terre, si com il avoient acordé ensemble.[1]Mais Nostre Sires, qui bien voit cler en totes besognes ne vout pas recevoir à gré lor pelerinages, si comme il parut à la veue dou siegle. Non pas por ce, tuit cil qui bone entencion orent en cel afaire[2], ne perdirent ainques riens dou guerredom que il orent deservi aus ames, mais li estaz de la terre d’outre mer por quoi il se murent n’amenda ainques gueres por lor muete, si com vos orroiz ci après.

[3]Cit dui grant segnor devisierent que por ce que il avoient trop grant planté de gent, que il n’iroient mie ensemble, car grant contenz porroit sordre en lor oz[4] et ne porroient mie trover assez viendes aus homes et aus chevaus. Por ce, si voudrent que li un alassent avant les autres. Tuit s’adrecierent par la terre qui a

    il vint à Saint-Denis pour lui et son royaume aus sains martirs recommander ; puis prist devotement l’oriflambe en la maniere et coustume que l’ont accoustumé de faire les roys de France quant en la guerre vuellent aler. »

  1. À partir d’ici, Primat copie textuellement l’ancien texte français de Guillaume de Tyr, connu sous le nom de Livre ou Roman d’Eracle (Histoire générale des croisades par les auteurs contemporains, Guilluame de Tyr et ses continuateurs, texte français du XIIIe siècle revu et annoté par Paulin Paris, t. II, p. 118).
  2. Le royal ms. 16 G VI, fol. 312 vo, ajoute en note : « et qui de pechié, selon la possibilité de creature, se garderent ».
  3. Toute cette partie des Grandes Chroniques, jusque vers la fin du chap. XXI, qui ne fut pas tirée de l’Historia gloriosi regis Ludovici, mais de Guillaume de Tyr, n’a pas été publiée dans l’édition qu’en donne le Recueil des Hist. des Gaules et de la France (cf. t. XII, p. 201).
  4. « Pour la grant diversité des nascions et des langues qui ilec estoient assemblées à moult grant nombre » (royal ms. 16 G VI, en note).