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benooites jusques atant que crestien les i troverent, si com Diex le vout.

La quinte partie des textes[1] fu au roi rendue ; li aornement furent aus eglises rendu. Icil an dut par droit estre diz jubileus, car en la viez loy estoit icil anz ensi apelez, quant les possessions revenoient au chief de L anz aus anciens possessors qui devant les avoient tenues, et quant totes les detes estoient relaschiés. Ensi fu-il fait en cele année ou roiaume de France, quant tuit li crestien furent quites des detes que il devoient aus Juis[2].


VII.


Coment il cuiderent demorer par la proiere des barons.


[3]Ci commencent li fait de la tierce année.


En l’an de Incarnation M CL XXXI[4], commanda li rois que tuit li Juif s’apareillassent de vuidier le roiaume de France et que il fussent tuit hors dedenz la feste Saint Jehan Baptiste. Congié leur dona de vendre leur mobles et les garnisons de leur ostiex, et retint les possessions

  1. Textes, il faut lire dettes : on a en effet dans Rigord : « soluta quinta parte totius debiti domino regi ».
  2. Sur la somme due aux Juifs, dont le roi faisait la remise, il prélevait une partie à son profit (cf. H.-F. Delaborde, Recueil des actes de Philippe-Auguste, t. I, no  62).
  3. Rigord, Gesta Philippi Augusti, § 15.
  4. Il faut M CL XXXII d’après le ms. lat. 5925, fol. 253 vo. Cf. Œuvres de Rigord, éd. H.-F. Delaborde, t. I, p. 27. Le royal ms. 16 G VI, fol. 331 vo, ajoute ici en note : « Le mois d’avril que les Juifs en leur loy appellent Nysan » pour traduire la phrase de Rigord : « Mense aprili, qui ab ipsis Judeis dicitur Nisan. »