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que ses peres donoit et metoit en autrui main le chastel qui siens devoit estre par heritage, si i mit chalenge et defense. Ses peres qui tout ce riens ne prisa revesti Estienne de Sencuerre et le mist en saisine dou chastel. Cil Hervius s’en ala au roi et se plaint de son pere qui ensi le deseritoit. Après, se clama d’Estiene de Sencuerre qui contre li et en son deseritement avoit receu le chastel et encores le tenoit contre son gré. Li rois qui toz jors ama et soutint droit et joutise ne vout paz soufrir que cil Herviex fut ensi deseritez ; ses os asembla et chevaucha vers ce chastel[1] que cil Estienes avoit trop bien garni de chevaliers ; mais son cors avoit destorné[2]. Et li rois assit le chastel et fit asalir à ses genz ; asez tost le prit et le rendi à Hervi qui le clamoit à sien. Atant, s’en retorna li rois.


XXIV.


Comment la royne mourut de enfant, et comment le roy espousa la fille le conte Thibaut de Blois[3].


[4]En la roine Constance engendra le roi une file[5]. En travalant de cel enfant, morut la dame par grant

  1. Cette expédition eut lieu probablement en 1153 (d’Arbois de Jubainville, Histoire des ducs et des comtes de Champagne, t. III, p. 35).
  2. « Sed se ipsum absentaverat » (Historia gloriosi regis Ludovici, p. 165), c’est-à-dire qu’il n’était pas resté dans le château de Gien.
  3. Bibl. nat., ms. fr. 2813, fol. 220 vo.
  4. Historia gloriosi regis Ludovici, chap. XVII.
  5. Historia gloriosi regis Ludovici donne son nom, « que nominata fuit Adelaïdis ». Cette Alix épousa plus tard, en 1195, Guillaume III, comte de Ponthieu.