Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sence des ii rois et fu mis à reson[1] dou cas dont il estoit retez[2] ; et pour ce que il ne s’en pot purgier, il fu envoiez en essil à touz jors sanz nul rapel ; et cil Corsonz[3] fu ostez de la duchée pour ce que il s’estoit consentiz à sa volenté. En son lieu fu mis uns autres qui Guillaume[4] avoit non. (Si n’estoient pas au tens de lors ces ducheez par heritage, ainz estoient ausi comme baillif que l’en metoit et ostoit à tens[5].) Cil Guillaumes trova les Gascons moult fiers et moult orguelleus au commencement, comme genz qui par nature sont legier et mouvable, et meesmement pour le Gascon Adelerique que li rois ot envoié en essil ; mais il fist tant en poi de tens et par sens et par armes, que il les fist tenir en pais et abati si leur orguel que il n’oserent riens enprendre contre lui.


II.


Des messages de divers princes sarrazins et dou parlement que li rois Looys tint à Thoulouse ; comment ses peres le fist chevalier et le mena ostoier ovec lui seur

    Pâques et y séjourna pendant une partie de l’année 790 (Éginhard, Annales, années 789 et 790).

  1. Fu mis à reson, fut interrogé.
  2. Retez, accusé.
  3. Voir sur Chorson, duc de Toulouse, et sur sa déposition, Hist. de Languedoc, nouv. éd., t. II, p. 216 et 217, § 5 et 6.
  4. Ce Guillaume est le fameux Guillaume au Court-Nez, si célèbre dans les chansons de geste. Voir sur lui et sur sa famille Hist. de Languedoc, nouv. éd., t. I, 2e partie, p. 882 à 886 ; t. II, p. 218 à 222, p. 272 à 276, et J. Calmette, la Famille de saint Guilhem, dans Annales du midi, t. XVIII (1906), p. 145-165.
  5. Cette parenthèse fut ajoutée par le traducteur.