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Enprés cele victoire, que li dui roi[1] orent eue des Normanz, s’en alerent à Amiens ; là departirent le roiaume leur pere au mieuz et au plus loiaument que li preudome de leur conseil l’oserent deviser. Si furent teles les parties que Loys, qui li ainnez estoit auroit ; de France ce qui estoit demoré du roiaume son pere et toute Nestrie, qui or est apelée Normandie, et toutes les marches ; et Kallemaines auroit Borgoigne et Aquitaine et toutes leur marches[2] ; et feroient li baron homage à celui en cui roiaumes leur terres seroient. Après s’en alerent à Compiegne et firent là ensemble la feste de la Resurrection. Après passerent par Rains et par Chaalons, et s’en alerent droit à Gondolvile au parlement que il orent pris au roi Loys enmi le mois de Juim. A ce parlement ne pot venir li rois Loys, pour maladie qui le prist, més il i envoia ses messages, et Kallemaines qui venuz estoit de Lombardie vint à ce parlement. Là fu ordené par commun acort que Loys et Kallemaines, li dui frere, prendroient les genz le roi

    il y eut deux évêques, douze comtes dont elles donnent les noms, dix-huit gardes du roi qu’elles font connaître en partie et, en outre, un très grand nombre de prisonniers (cf. Böhmer-Mühlbacher, op. cit., p. 606).

  1. Les Grandes Chroniques font ici une confusion. Les Normands furent battus près de la forêt Charbonnière par Louis III le jeune, fils de Louis le Germanique, seul, et non par Louis et Carloman, fils de Louis le Bègue, qui sont bien désignés maintenant dans les Annales de Saint-Bertin, « Filii autem Ludovici quondam regis, reversi sunt Ambianis civitatem ».
  2. D. Bouquet (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. VIII, p. 35, note c) comprend sous cette dénomination le comté de Toulouse, la Septimanie, la Marche d’Espagne et toute la partie du royaume de Lorraine usurpée par Boson.