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frere partirent le roiaume et comment il assegierent Viene.


Li abbés Hues et li autre baron de France qui estoient ovec les enfanz le roi Loys sorent bien ces noveles, que li rois Loys de Germanie et sa fame devoient venir en France. Tantost envoierent aucuns des evesques[1] ovec les II enfanz à l’abbaïe Saint Pere de Ferrieres en Gastinois, et une partie de leur gent, et les firent là sacrer et coroner à rois.

Entre ces choses avint que cil Bosons, dont nous avons si sovent parlé, proia tant et amonesta les evesques du païs que il le coronerent à roi[2] ; si le firent aucun par force et aucun pour ce que il leur prometoit à doner viles et possessions. Et tout ce fesoit-il par l’enticement sa fame qui disoit que jamais jor vivre ne querroit, se la fille au roi d’Ythalie[3] et fame l’empereor de Grece ne fesoit son mari roi.

  1. Les Annales de Saint-Bertin donnent le nom d’un des prélats qui sacra Louis et Carloman. Les Annales de Saint-Vaast disent même (année 879) : « Hugo vero Hludowicum et Karlomannum per manus Ansegisi archiepiscopi benedici fecit in reges. »
  2. C’est au concile de Mantaille (Drôme, arr. de Valence, cant. de Saint-Vallier, comm. d’Anneyron) que, le 15 octobre 879, Boson fut élu roi de Provence (cf. A. Boretius et V. Krause, Capitularia regum Francorum, p. 366-369). Il se fit sacrer à Lyon par Aurélien, archevêque de cette ville, et par d’autres évêques (Chronique de Réginon, année 879). Cf., sur le concile de Mantaille, R. Poupardin, le Royaume de Provence sous les Carolingiens, p. 320, appendice V.
  3. Ermengarde, fille de Louis II, roi d’Italie et empereur, et qui, avant Boson, avait épousé Constantin, fils de l’empereur Basile (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. VIII, p. 34, n. b). D’après Hermannus contractus (Ibid., p. 245). Boson au-