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Sanz faille, l’estoire ne parole pas plainement que il fust ensi ; mès assez le done à entendre[1].) Li coronemenz de ce roi Looys[2] si fu en l’an de l’Incarnation DCCCLXXVIII[3]. [4]La nativité Nostre Segneur celebra à Saint Maart delez Soisons ; de là se parti et s’en ala à Endrainvile[5] et la feste de Resurrection celebra à Saint Denys en France, puis s’en ala outre Saine pour II raisons, à la proiere Hue l’abbé. La premiere fu pour li aidier contre les Normanz, et la seconde, si fu pour ce que li fil Godefroi[6] avoient sesi le chastel et les honeurs le fil le conte Huedon, et la tierce, si pot estre pour ce que Haimes, li fiuz[7] Bernart le marchis, avoit prise la cité d’Avreues[8] et fesoit moult de maus eu païs entor, car il proioit et roboit tout quanque il pooit, à la guise des Normanz. Jusques à Tors ala

  1. Cette parenthèse est une réflexion de l’auteur des Grandes Chroniques.
  2. Ce n’est pas au couronnement de Louis le Bègue, comme le dit à tort Paulin Paris (Grandes Chroniques, t. III, p. 71, n. 2), que se rapporte la chanson de geste intitulée : Li coronemenz de Loois, mais à celui de Louis le Débonnaire. Cf. l’édition de cette chanson donnée par E. Langlois dans la Société des anciens textes français.
  3. Il faut lire DCCCLXXVII.
  4. Annales de Saint-Bertin, année 878.
  5. Latin « ad Audriacam villam », à Orville.
  6. Ce Godefroi ou Gotfrid était fils de Roricon Ier, comte du Maine, frère de Gozlin, abbé de Saint-Denis, puis évêque de Paris ; il succéda dans le comté du Maine à son frère Roricon II.
  7. Latin « Imino, frater Bernardi Markionis », Émenon était en effet frère et non fils de Bernard II, marquis de Gothie, qui lui-même était neuveu d’Émenon, l’ancien comte de Poitiers (Hist. de Languedoc, nouv. éd., t. III, p. 3).
  8. Latin « Ebrocensem civitatem », Évreux.