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seurs, qui laienz reposent, de ce que ses cors n’estoit laienz ensepouturez et mis honorablement en l’eglise des glorieus martyrs que il avoit tant amée et honorée en sa vie, et donées viles et possessions et aornemenz d’or et de pierres precieuses et d’aornemenz de soie, si comme nous dirons ci après. « Va donques, dist-il, si leur di que il aportent mon cors en ceste eglise et le metent devant l’autel de la Trinité[1]. » Tout en autel maniere comme ceste avision avint à Saint Denyse, à ce moine dont nous avons parlé ; en cele nuit et cele heure maismes, avint à Saint Quentin en Vermandois, à un clerc qui par nuit gardoit l’eglise ; si avoit non Alfons. Et quant li moines oï que il avoit compagnon en cele revelation, si en fu moult liez et plus hardiement mist la chose avant. Lors s’en alerent ensemble au roi et aus barons, et tesmoignierent l’avision selonc le commandement que il avoient. Et quant li rois Loys ses fiuz et li baron oïrent cete chose, si manderent les evesques et les abbez et maismement l’abbé Gautier de Saint Denise[2]. Là[3] s’en alerent où li cors gisoit, les os et la poudre pristrent (car il avoit ja là jeu VII anz) et

    Denis : Denis, Rustique et Éleuthère, sont désignés par leurs initiales, D., R. et E.

  1. On a seulement dans le ms. 12710 : « ad locum predictum », c’est-à-dire en la basilique de Saint-Denis, désignée auparavant, sans spécifier l’endroit où il voulait être enterré ; c’est seulement à la fin que l’on dit qu’il fut enterré « ante sancte Trinitatis altarium ».
  2. L’abbé de Saint-Denis n’était pas alors un nommé Gautier, mais Gauzlin. Il dut y avoir une déformation dans la transcription de son nom. On a dans le ms. 12710 : « Sancti Dyonisii abbate Vualto nomine. »
  3. Dans le ms. lat. 12710 on indique le lieu : « Nantoani cœnobii. »