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entrailles, et quant il l’orent bien lavé, si l’en oinstrent de basme et d’autres oignemenz aromatiques[1] et puis le mistrent en un escrin pour porter à l’eglise Saint Denys en France, où il avoit esleue sepoture. Mais pour ce que il commença si durement à flairier que il ne le peussent pas longuement porter, pour la flaireur qui tout adés croissoit, si l’enterrerent en la cité de Verziaus[2], en l’eglise Saint Eusebe le martyr. Là jut li cors VII anz entiers, puis fu-il aportez en l’eglise de Saint Denys en France, où il avoit touz jors desirré à gesir, par une avision[3] qui avint laienz, dont nous parlerons ci après[4].

Et Kallemaines ses niés, qui d’autre part s’en fu fuiz en son païs, si come vous avez oï, chai en une maladie ensi com il s’enfuioit, et covint que il en fust portez jusques en son païs en letiere. En langor jut un an entier, et fu en tel point que l’on cuida certainement que il moreust de cele maladie[5].

  1. On dit seulement dans les Annales de Saint-Bertin, « et infusum vino ac aromatibus quibus poterant. »
  2. Verziaus, Verceil.
  3. « Post hec autem, per visionem delatum est corpus ejus in Francia » (Bibl. nat., lat. 5925, fol. 188).
  4. Dans cette dernière partie, les Grandes Chroniques ont suivi la leçon donnée par la continuation d’Aimoin (Jacques du Breul, Aimoini monachi… libri quinque de gestis Francorum, p. 336) et le ms. lat. 5925 de la Bibl. nat. La version des Annales de Saint-Bertin est différente : « Quem pro fœtore non valentes portare, miserunt eum in tonna interius exteriusque picata quam coriis involverunt, quod nihil ad tollendum fœtorem profecit. Unde ad cellam quamdam monachorum Lugdunensis episcopii, quæ Nantoadis (Nantua) dicitur, vix pervenientes, illud corpus cum ipsa tonna terræ mandaverunt. »
  5. C’est ici que se termine tout ce qui concerne Charles le Chauve dans les Annales de Saint-Bertin. Immédiatement après