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sor les eglises, des uns plus, des autres mains, selonc ce que il estoient. La somme de ce treu, si montoit Vm livres d’argent à pois, et ce treu paioient en Neustrie, et evesques et autres genz par convenant fait aus Normanz qui par Saine[1] estoient entré.

Ces choses ensi ordenées, li empereres se parti de Compiegne et s’en ala à Soissons. De Soissons à Rains, puis à Chaalons et puis à Lengres. Lors se mist à la voie, il et[2] l’empererriz, a grant plenté de somiers troussez d’or et d’argent et d’autres richeces. Les monz passa[3]. Quant il fu es plains de Lombardie, si encontra l’evesque Algaire que il avoit envoié à l’apostoile Jehan pour estre au concile que il devoit tenir à Rome. L’exemplaire du concile li bailla pour grant don, et li

    suarii, de manso vero servili duo denarii de censu dominico et duo de facultate mansuarii, et unusquisque episcopus de presbyteris suæ parrochiæ secundum quod unicuique possibile erat, a quo plurimum quinque solidos, a quo minimum quatuor denarios episcopi de singulis presbyteris acciperent, et missis dominicis redderent. Sed et de thesauris ecclesiarum, prout quantitas loci extitit, ad idem tributum exsolvendum acceptum fuit. »

  1. Ce tribut fut payé aux Normands qui étaient sur la Loire. La phrase latine n’a pas été comprise par l’auteur des Grandes Chroniques : « Illi vero, tam episcopi quam et alii, qui trans Sequanam sunt de Neustria, tributum illis Nortmannis qui in Ligeri erant, secundum quod sibi ab eis fuit impositum, undecumque valuerunt, reddere procuraverunt » (Annales de Saint-Bertin, année 871).
  2. Le royal ms. 16 G VI, fol. 231, a remplacé « l’empererriz » par la phrase suivante ajoutée en note : « sa femme Richeut l’empereriz, et se ordena à aler en Ytalie ».
  3. Il y a plus de précision dans les Annales de Saint-Bertin : « Et veniens ultra Jurum usque ad Urbam obviam habuit Adalgarium episcopum. » C’est donc à Orbe qu’il rencontra Adalgaire, évêque d’Autun.