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quanque li proieor de l’ost l’empereor avoient proié, et il meismes, furent proié de leur anemis. Li autre qui pas ne furent pris furent robé par les vilains du païs, si que il demoroient trestuit nu et que il convenoit que il feissent torches de fain et de forre pour couvrir leur natures ; mais toutes voies, ne les occirent-il pas[1].

Quant madame Richeut, l’empereriz, oï noveles de cele desconfiture et de la fuite l’empereor, ele ot moult grant paor ; si ne fu pas de merveille. Par nuit, en droit les cos chantanz, se mist à la fuite, si grosse come ele estoit, et tant se travailla que elle enfanta un fil en cele voie ; et quant il fu nez, ele le fist porter devant soi en fuiant jusques atant que ele vint à Atigni[2].

Après cete desconfiture, vint li empereres à Saint Lambert[3] du Liege[4] ; à lui vindrent[5] li abbés Hildoins et li evesques Franques qui l’empererriz avoient conduite à Haristalle, et furent adés ovec lui jusques atant que il vint à Atigni[6] après l’empererriz. De là s’en ala à Duzi[7], puis retorna à Atigni et tint là parlement entor la feste Saint Martin[8] ; et Loys qui eue victoire de

  1. « Ceulz qui les chasçoient ; et fu celle journée faicte moult grant destruction du pueple qui le païs avoit pillé et gasté » (royal ms. 16 G VI, fol. 230, en note).
  2. Latin « usque ad Antennacum detulit ». Ce n’est donc pas Attigny qui est ainsi désigné, mais Anthenay, Marne, arr. de Reims, cant. de Châtillon-sur-Marne.
  3. Ms. S. G., Sebert.
  4. Latin « Imperator VII idus octobris (9 octobre) vesperi ad monasterium Sancti Lamberti pervenit ».
  5. Ils vinrent à l’empereur le 10 octobre, « VI idus ».
  6. « Ad Antennacum », à Anthenay.
  7. Douzy (Ardennes).
  8. Ce n’est pas à Anthenay, mais à Samoussy (Aisne), que