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dedenz un mostier et l’avoit occis desus l’autel meismes.

En ce tens, envoia Loys, li rois de Germanie, message au roi Kalle de France, son frere. Cil message fu Kallemanne, ses fiuz meismes et autres messages ovec lui, et li mandoit que volentiers auroit à lui parlement seur le flum de Muese[1]. Li rois Kalles le reçut volentiers et fu pris jors de parlement en lieu determiné. Mès puis que il fu meuz, li covint-il demorer entre voies, car une maladie le prist en cele voie, que l’on apele flus[2]. Et pour ce refu pris uns autres jors es kalendes de decembre, seur le flum de Muese, à une vile qui a non Haristalle. Au jor du parlement assemblerent li dui frere. (Des besoignes du parlement se taist l’estoire, et pour ce, nous en covient taire[3].) Au retor se mist li rois Kalles et s’en vint à Saint Quentin en Vermandois, et puis par Compiegne[4] ; là celebra la Nativité Nostre Segneur et li rois Loys fist cele feste maismes à Ès la Chapele. D’Aes la Chapele se parti pour tenir parlement à Franquenefort[5] qui siet par delà le Rhim, [6]et li rois Kalles s’en vint au commencement du karesme en l’abaïe

  1. Latin « secus Mosellam », par conséquent sur la Moselle.
  2. Latin « ventris solutione detentus », la dyssenterie.
  3. Cette phrase est de l’auteur des Grandes Chroniques. On ne trouve en effet aucun détail sur cette entrevue ni dans les Annales de Saint-Bertin, ni dans les Annales Fuldenses (année 874).
  4. Latin « Karolus per monasterium sancti Quintini rediens, nativitatem Domini Compendii celebravit » Il faudrait donc « par Saint Quentin », qui est la leçon donnée par le royal ms. 16 G VI.
  5. Ms. S. G., Franquenehorut.
  6. Annales de Saint-Bertin, année 875.